Page 95 - Translation Journal July 2015
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Cameroun est un pays qui brille par sa diversité. Diversité culturelle, diversité linguistique. En effet, il existe au Cameroun environ, en
plus des deux langues officielles que sont le français et l’anglais, 279 langues locales (Grimes, 2000). Malheureusement, cet immense
patrimoine linguistique est aujourd’hui menacé. Et pour cause, nombre de ces langues locales sont en danger d’extinction car les
langues officielles ont pris le pas dans tous les domaines de la vie (Bitjaa Kody, 2001). Avec l’avènement des nouvelles technologies
de l’information et de la communication (NTIC), tous les secteurs de la vie ont subi des modifications, dont la science en général et la
traductologie en particulier. Afin de répondre et de s’adapter aux besoins de l’ère du numérique, un nouveau mode de traduction a vu le
jour, à savoir, la traduction audiovisuelle (TAV). Il s’agit d’un terme générique qui englobe le sous-titrage, le doublage et la voix off, entre
autres. C’est sur ce premier procédé de TAV que nous focaliserons notre attention. En effet, le sous-titrage possède divers avantages,
notamment son coût peu élevé et son caractère didactique (Ivarsson et Carroll, 1998).
1. Problématique
Au Cameroun, il se pose un réel problème linguistique: celui de la revalorisation des langues locales. De nombreux efforts sont déjà
déployés par les pouvoirs publics dans cette optique. Au rang des changements majeurs, figurent l’harmonisation du système d’écriture
des langues camerounaises en 1979, la révision de la Constitution de 1996 qui modifie la politique linguistique en admettant l’intégration
des langues autochtones dans le système éducatif. Toutefois, tous ces efforts semblent encore insuffisants. Au regard du rôle prépondérant
que la traduction a toujours joué dans le développement des langues au cours de l’histoire, nous nous posons la question de savoir quel
serait le rôle de la TAV en général, et du sous-titrage, en particulier, dans la résolution du problème de revalorisation et de promotion des
langues locales au Cameroun? Dans quelle mesure le recours au sous-titrage peut s’avérer bénéfique dans l’apprentissage des langues
locales?
2. Objectifs
L’objectif de ce travail est donc (i) d’analyser le rôle que pourrait jouer le sous-titrage dans la résolution du problème de la revalorisation
et de la promotion des langues locales au Cameroun; (ii) de démontrer dans quelle mesure le recours au sous-titrage peut s’avérer
bénéfique dans l’apprentissage des langues locales
3. Revue de la Littérature
Nombre de chercheurs et professionnels de la TAV ont consacré plusieurs écrits à ce type de traduction en plein essor. De nos jours, la
télévision (TV), le cinéma et Internet, entre autres médias, occupent une place de choix dans la vie de chacun. En effet, chaque jour, nous
sommes devant un écran au moins une fois. Grands ou petits, ces écrans diffusent des nouvelles, reflètent des cultures, manifestent des
comportements, nous ouvrent à d’autres langues, à d’autres valeurs. Dans un monde qui se veut un village planétaire, ces moyens de
communication sont aujourd’hui au centre des échanges d’informations, et contribuent à relever l’importance de la TAV. Dans le présent
chapitre, nous passons en revue les différents travaux qui traitent de la TAV en général, et du sous-titrage en particulier (types, formes et
normes), d’une part, et du problème linguistique au Cameroun, d’autre part.
3.1 La traduction audiovisuelle
La traduction se définit comme étant le passage d’un message d’une langue A à une langue B, dans le but de communiquer. La
traduction, nous le savons, est à la fois une science et une pratique transdisciplinaires. C’est ainsi qu’avec l’avènement des TIC, elle s’est
associée à l’informatique et à la télévision pour former ce qu’on désigne par le terme traduction audiovisuelle. Nombre de chercheurs ont,
jusqu’ici, apporté des esquisses de définition à ce concept nouveau et quasiment inexploré. Il s’agit d’une discipline récente, apparue
dans les années 1990 (Gambier, 2003), qui consiste en une transposition linguistique d’un message sur support audiovisuel d’une
langue à une autre ou d’un niveau de langue à un autre. La TAV est généralement subdivisée en trois principaux modes: le sous-titrage,
le doublage et la voix-off. Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons à présenter dans les détails dans le premier mode. Selon De
Linde et Kay (1999), il existe deux types de sous-titrage: le sous-titrage intralinguistique et le sous-titrage interlinguistique. Le premier
type est essentiellement destiné aux sourds et malentendants, tandis que le second s’applique aux films et programmes tournés dans
une langue étrangère.
3.2 Le sous-titrage et son importance
Le sous-titrage renvoie à la transcription des dialogues d’un film ou d’un programme de TV de manière à avoir des textes présentés
simultanément à l’écran Gottlieb, 1998). Díaz Cintas et al. (2006), Díaz Cintas et Remael (2007) définissent le sous-titrage comme une
pratique linguistique qui consiste à produire, généralement au bas de l’écran, un texte écrit qui a pour but de rendre par écrit tout ce qui
est dit dans le produit audiovisuel (AV). La TAV connaît depuis quelques années un essor notable, essor certainement associé à celui des
TIC. La présente section s’attèlera à présenter les divers avantages du sous-titrage, notamment ses valeurs communicative et didactique.
3.2.1 Valeur communicative du sous-titrage
La traduction est cette discipline qui se consacre à réparer, dans la mesure du possible, le désordre causé dans la tour de Babel. Elle se
résume en la transmission du message d’un émetteur donné à un ou plusieurs récepteurs (Seleskovitch et Lederer, 2001). De même,
le travail du sous-titreur pourrait se résumer à cette pratique, à la seule différence qu’il s’agit d’une médiation dans le cadre de média
audiovisuels. En effet, les sous-titres permettent à des individus qui connaissent peu ou pas la langue du dialogue original de mieux
appréhender le message d’un programme ou d’un film. En d’autres termes, le sous-titrage permet de rendre un programme initialement
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plus des deux langues officielles que sont le français et l’anglais, 279 langues locales (Grimes, 2000). Malheureusement, cet immense
patrimoine linguistique est aujourd’hui menacé. Et pour cause, nombre de ces langues locales sont en danger d’extinction car les
langues officielles ont pris le pas dans tous les domaines de la vie (Bitjaa Kody, 2001). Avec l’avènement des nouvelles technologies
de l’information et de la communication (NTIC), tous les secteurs de la vie ont subi des modifications, dont la science en général et la
traductologie en particulier. Afin de répondre et de s’adapter aux besoins de l’ère du numérique, un nouveau mode de traduction a vu le
jour, à savoir, la traduction audiovisuelle (TAV). Il s’agit d’un terme générique qui englobe le sous-titrage, le doublage et la voix off, entre
autres. C’est sur ce premier procédé de TAV que nous focaliserons notre attention. En effet, le sous-titrage possède divers avantages,
notamment son coût peu élevé et son caractère didactique (Ivarsson et Carroll, 1998).
1. Problématique
Au Cameroun, il se pose un réel problème linguistique: celui de la revalorisation des langues locales. De nombreux efforts sont déjà
déployés par les pouvoirs publics dans cette optique. Au rang des changements majeurs, figurent l’harmonisation du système d’écriture
des langues camerounaises en 1979, la révision de la Constitution de 1996 qui modifie la politique linguistique en admettant l’intégration
des langues autochtones dans le système éducatif. Toutefois, tous ces efforts semblent encore insuffisants. Au regard du rôle prépondérant
que la traduction a toujours joué dans le développement des langues au cours de l’histoire, nous nous posons la question de savoir quel
serait le rôle de la TAV en général, et du sous-titrage, en particulier, dans la résolution du problème de revalorisation et de promotion des
langues locales au Cameroun? Dans quelle mesure le recours au sous-titrage peut s’avérer bénéfique dans l’apprentissage des langues
locales?
2. Objectifs
L’objectif de ce travail est donc (i) d’analyser le rôle que pourrait jouer le sous-titrage dans la résolution du problème de la revalorisation
et de la promotion des langues locales au Cameroun; (ii) de démontrer dans quelle mesure le recours au sous-titrage peut s’avérer
bénéfique dans l’apprentissage des langues locales
3. Revue de la Littérature
Nombre de chercheurs et professionnels de la TAV ont consacré plusieurs écrits à ce type de traduction en plein essor. De nos jours, la
télévision (TV), le cinéma et Internet, entre autres médias, occupent une place de choix dans la vie de chacun. En effet, chaque jour, nous
sommes devant un écran au moins une fois. Grands ou petits, ces écrans diffusent des nouvelles, reflètent des cultures, manifestent des
comportements, nous ouvrent à d’autres langues, à d’autres valeurs. Dans un monde qui se veut un village planétaire, ces moyens de
communication sont aujourd’hui au centre des échanges d’informations, et contribuent à relever l’importance de la TAV. Dans le présent
chapitre, nous passons en revue les différents travaux qui traitent de la TAV en général, et du sous-titrage en particulier (types, formes et
normes), d’une part, et du problème linguistique au Cameroun, d’autre part.
3.1 La traduction audiovisuelle
La traduction se définit comme étant le passage d’un message d’une langue A à une langue B, dans le but de communiquer. La
traduction, nous le savons, est à la fois une science et une pratique transdisciplinaires. C’est ainsi qu’avec l’avènement des TIC, elle s’est
associée à l’informatique et à la télévision pour former ce qu’on désigne par le terme traduction audiovisuelle. Nombre de chercheurs ont,
jusqu’ici, apporté des esquisses de définition à ce concept nouveau et quasiment inexploré. Il s’agit d’une discipline récente, apparue
dans les années 1990 (Gambier, 2003), qui consiste en une transposition linguistique d’un message sur support audiovisuel d’une
langue à une autre ou d’un niveau de langue à un autre. La TAV est généralement subdivisée en trois principaux modes: le sous-titrage,
le doublage et la voix-off. Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons à présenter dans les détails dans le premier mode. Selon De
Linde et Kay (1999), il existe deux types de sous-titrage: le sous-titrage intralinguistique et le sous-titrage interlinguistique. Le premier
type est essentiellement destiné aux sourds et malentendants, tandis que le second s’applique aux films et programmes tournés dans
une langue étrangère.
3.2 Le sous-titrage et son importance
Le sous-titrage renvoie à la transcription des dialogues d’un film ou d’un programme de TV de manière à avoir des textes présentés
simultanément à l’écran Gottlieb, 1998). Díaz Cintas et al. (2006), Díaz Cintas et Remael (2007) définissent le sous-titrage comme une
pratique linguistique qui consiste à produire, généralement au bas de l’écran, un texte écrit qui a pour but de rendre par écrit tout ce qui
est dit dans le produit audiovisuel (AV). La TAV connaît depuis quelques années un essor notable, essor certainement associé à celui des
TIC. La présente section s’attèlera à présenter les divers avantages du sous-titrage, notamment ses valeurs communicative et didactique.
3.2.1 Valeur communicative du sous-titrage
La traduction est cette discipline qui se consacre à réparer, dans la mesure du possible, le désordre causé dans la tour de Babel. Elle se
résume en la transmission du message d’un émetteur donné à un ou plusieurs récepteurs (Seleskovitch et Lederer, 2001). De même,
le travail du sous-titreur pourrait se résumer à cette pratique, à la seule différence qu’il s’agit d’une médiation dans le cadre de média
audiovisuels. En effet, les sous-titres permettent à des individus qui connaissent peu ou pas la langue du dialogue original de mieux
appréhender le message d’un programme ou d’un film. En d’autres termes, le sous-titrage permet de rendre un programme initialement
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