Page 94 - Translation Journal July 2015
P. 94
Le Rôle du sous-titrage dans la promotion et la valorisation des langues locales
au Cameroun
Ayonghe Lum Suzanne et Mbele Diane Florence
Résumé
Le présent travail de recherche a pour objectif principal d’évaluer le potentiel didactique du sous-titrage dans le cadre de la revalorisation
et de la promotion des langues identitaires camerounaises. Notre travail se fonde sur l’hypothèse selon laquelle une plus importante
diffusion des programmes sous-titrés sur les chaînes de télévision nationales constituerait une voie de recours dans la résolution du
problème d’extinction des langues identitaires du pays. Nous avons mené une expérience de trois semaines sur 17 sujets. Sur la base de
l’analyse statistique des notes obtenues par ces sujets lors du test pré-visionnage du film et du test post-visionnage du film, nous avons
confirmé l’hypothèse de départ. Les résultats obtenus démontrent qu’une exposition, même de courte durée, à une langue étrangère par
le biais du sous-titrage favorise l’acquisition du vocabulaire en cette langue. Le sous-titrage constitue donc un outil ludo-éducatif puissant
que les pouvoirs publics gagneraient à exploiter afin de revaloriser et promouvoir les langues identitaires au Cameroun.
0. Introduction
La question de la revalorisation et de la promotion des langues locales apparaît depuis quelques années déjà comme cruciale et
problématique dans le paysage linguistique camerounais, du fait du danger d’extinction qui les guette. C’est ainsi que divers moyens
sont mis en œuvre en vue de la résolution de ce problème. Pourtant, le meilleur créneau pour une telle promotion, nous le savons, n’est
autre que l’enseignement des langues (locales) dans les différents systèmes éducatifs, c’est-à-dire formels, non-formels et extrascolaires.
L’Afrique doit rentrer dans la mondialisation sans s’être dépouillée de ce qui lui est vraiment propre, sa culture et sa langue. Ces mots
témoignent de l’importance de la revalorisation des langues locales camerounaises à l’ère de la mondialisation, grand rendez-vous du
donner et du recevoir.
C’est dans cette optique que des efforts considérables sont déployés en vue de l’intégration des langues autochtones dans le cadre
de l’enseignement formel (les programmes scolaires). C’est le cas, par exemple, de l’Association Nationale des Comités de Langues
Camerounaises (ANACLAC) qui soutient des actions d’alphabétisation des adultes dans leurs langues maternelles, ou encore du
Programme de Recherche Opérationnelle Pour l’Enseignement des Langues Camerounaises (PROPELCA) s’intéressant pour sa part à
l’apprentissage de la lecture par les enfants. L’école a certes un rôle très important à jouer dans la préservation de la diversité linguistique,
cependant, il existe divers niveaux et modes d’apprentissage: «le non-formel et l’extrascolaire». D’où la nécessité de la nouvelle voie de
recours offerte par le sous-titrage.
94 | Translation Journal - July 2015
au Cameroun
Ayonghe Lum Suzanne et Mbele Diane Florence
Résumé
Le présent travail de recherche a pour objectif principal d’évaluer le potentiel didactique du sous-titrage dans le cadre de la revalorisation
et de la promotion des langues identitaires camerounaises. Notre travail se fonde sur l’hypothèse selon laquelle une plus importante
diffusion des programmes sous-titrés sur les chaînes de télévision nationales constituerait une voie de recours dans la résolution du
problème d’extinction des langues identitaires du pays. Nous avons mené une expérience de trois semaines sur 17 sujets. Sur la base de
l’analyse statistique des notes obtenues par ces sujets lors du test pré-visionnage du film et du test post-visionnage du film, nous avons
confirmé l’hypothèse de départ. Les résultats obtenus démontrent qu’une exposition, même de courte durée, à une langue étrangère par
le biais du sous-titrage favorise l’acquisition du vocabulaire en cette langue. Le sous-titrage constitue donc un outil ludo-éducatif puissant
que les pouvoirs publics gagneraient à exploiter afin de revaloriser et promouvoir les langues identitaires au Cameroun.
0. Introduction
La question de la revalorisation et de la promotion des langues locales apparaît depuis quelques années déjà comme cruciale et
problématique dans le paysage linguistique camerounais, du fait du danger d’extinction qui les guette. C’est ainsi que divers moyens
sont mis en œuvre en vue de la résolution de ce problème. Pourtant, le meilleur créneau pour une telle promotion, nous le savons, n’est
autre que l’enseignement des langues (locales) dans les différents systèmes éducatifs, c’est-à-dire formels, non-formels et extrascolaires.
L’Afrique doit rentrer dans la mondialisation sans s’être dépouillée de ce qui lui est vraiment propre, sa culture et sa langue. Ces mots
témoignent de l’importance de la revalorisation des langues locales camerounaises à l’ère de la mondialisation, grand rendez-vous du
donner et du recevoir.
C’est dans cette optique que des efforts considérables sont déployés en vue de l’intégration des langues autochtones dans le cadre
de l’enseignement formel (les programmes scolaires). C’est le cas, par exemple, de l’Association Nationale des Comités de Langues
Camerounaises (ANACLAC) qui soutient des actions d’alphabétisation des adultes dans leurs langues maternelles, ou encore du
Programme de Recherche Opérationnelle Pour l’Enseignement des Langues Camerounaises (PROPELCA) s’intéressant pour sa part à
l’apprentissage de la lecture par les enfants. L’école a certes un rôle très important à jouer dans la préservation de la diversité linguistique,
cependant, il existe divers niveaux et modes d’apprentissage: «le non-formel et l’extrascolaire». D’où la nécessité de la nouvelle voie de
recours offerte par le sous-titrage.
94 | Translation Journal - July 2015