Page 90 - Translation Journal July 2015
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Le résumé de Trop c’est trop
Pour nous, Trop c’est trop c’est une pièce insolite dans la mesure où, pour la première fois dans l’histoire de l’homme, un homme
est devenu « enceinte ». Il s’agit de Monsieur Bakony, notre héros. Sa femme, Bissaby a déjà donné naissance à douze enfants. Mais
cet homme en veut le treizième pour être décoré d’une médaille nationale par le Président de la République lui-même et pour être
déclaré Papa National. Alors, sa femme le frappe d’une grossesse par l’intermédiaire de la poudre magique de Kapsiki, car trop c’est
trop. Un sorcier et le meilleur gynécologue de l’époque ont, tour a tour, confirmé « la grossesse » de notre héro. Cet événement bizarre
qui se déroule au Cameroun déclenche une réaction mondiale. La gazette du peuple, le New York Times, le Figaro, la BBC, la Voix de
l’Amérique et Radio France Internationale en parlent. Il y a aussi un afflux de lettres de félicitations et de bénédictions en provenance
de l’Inde, de l’Allemagne, de la France, de Moscou, du Pape, de l’ordre d’Homosexuels, etc. Humilié jusqu’au bout, l’homme reconnait
ses torts. Ensuite, sous menace de sa femme, il s’engage devant la radio, la presse et la télévision, à militer contre l’abus de femme.
Par conséquent, on dirait sans crainte de contradiction que Trop c’est trop est une pièce de propagande qui cherche, par des moyens
comiques, à souligner d’une part, le problème de la surpopulation, et d’autre part, la nécessité du contrôle des naissances.
Donc, nous avons entrepris la traduction vers l’anglais de Trop c’est trop, une pièce de théâtre de Protais Asseng dans le but
de participer au combat contre l’abus de femme et de la surpopulation, de promouvoir le planning familial, de démontrer la théorie de
la tradaptation dramatique et de présenter l’homme et son œuvre au public anglophone. Puisque la traduction de Trop c’est trop est
destinée au public anglophone mondial, nous croyons que la représentation théâtrale de la pièce ou même sa lecture aidera à éveiller
la conscience mondiale au danger que pose la surpopulation, qui se traduit actuellement par la famine, des crises économiques et le
chômage.
2.0 Réflexions théoriques et méthodologiques
2.1 Définition de la traduction
Pour renforcer les fondements du cadre théorique de ce travail, nous donnerons quelques définitions classiques de la traduction.
Flamand définit la traduction comme “... rendre le message du texte de départ avec exactitude (fidélité à l’auteur) en une langue d’arrivée
correcte, authentique et adaptée au sujet de la destination (fidélité au destinataire)” (50) Chez Nida, la traduction, “...consiste à
produire dans la langue d’arrivée l’équivalence naturelle la plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la signification,
puis quant au style” (30). Selon Mounin, théoricien linguiste français, la traduction suppose “... le passage d’un monde culturel à l’autre”
(61). Pour Newmark, la traduction consiste à “... rendering the meaning of a text into another language in the way that the author intended
the text” (5). [...rendre le sens d’un texte d’une langue à l’autre selon l’intention de l’auteur (La traduction est à nous.).]
2.2 Définition de la littérature
Généralement, on considère le corpus de textes disponibles dans chaque domaine de la connaissance humaine comme littéraire.
Ainsi, en peut parler de la littéraire Américaine, littérature médicale, littérature religieuse, etc. Dans notre cadre contextuel, la littérature se
définit comme une création artistique, fictive, anesthétique réalisée à travers l’imagination et le langage humain. Il existe grosso modo trois
genres littéraires : roman, théâtre et poésie. On considère la traduction d’un texte tiré d’un genre littéraire comme la traduction littéraire.
Il s’agit donc dans ce travail de la traduction théâtrale ou dramatique.
2.3 Qu’est-ce que le théâtre ?
Le théâtre “vise à représenter devant un public, selon des conventions qui ont variées avec les époques et les civilisations, une
suite d’événements où sont engagés des êtres humains agissant et parlant» (Robert 1775). Jacques Chevrier (175) voit le théâtre comme
l’ensemble des pièces d’un pays ou d’un auteur, qui « pose publiquement des problèmes qui tourmentent (la société) et qui … (est) pour
le peuple, à la fois, source de la culture nationale et pédagogie. » Pour Styan, le théâtre est simplement « quelque chose créée par la
coopération entre l’auteur, l’acteur, le metteur en scène et le public.»
A partir de ces définitions, on peut dégager les éléments théâtraux suivants  : public, langage, acteur, mise en scène, etc.
Considérons maintenant ces éléments théâtraux par rapport à la notion de tradaptation théâtrale.
2.4 La notion de tradaptation
Comme nous avons déjà signalé, la traduction d’une pièce de théâtre pose un problème particulier dans la mesure où la pièce
est avant tout, destinée à être représentée devant un public, selon certaines conventions théâtrales et non seulement à être lue. Ce trait
a donné naissance à la notion de tradaptation, un mot dérivé de deux autres : « traduire » et « adapter ». La tradaptation consiste donc
à traduire une pièce de théâtre, tout en l’adaptant en sorte qu’elle soit jouable dans la culture cible. Elle vise non seulement à répondre
aux besoins du public destinataire, mais à produire sur lui les mêmes effets théâtraux comme effets comiques, tragiques, divertissants,
didactiques, etc. dans la langue d’arrivée. Donc, pour René Dionne, «  Un tradapteur doit être bon en français, se passionner des
dictionnaires et un peu partout, être curieux et bien sûr, posséder le sens du dialogue et du rythme » (122). La question qui se pose ici
c’est : « Comment peut-on « tradapter » les éléments théâtraux ?
3.0 La tradaptation des éléments théâtraux 
3.1 Les acteurs (personnages)
Les acteurs sont les personnes qui jouent les rôles des personnages dramatiques. Donc, la tradaptation d’un personnage théâtral
consiste à le recréer dans le texte d’arrivée. En le recréant, le tradapteur doit tenir compte des traits caractéristiques qui le distinguent
des autres personnages dans la pièce. Autrement dit, il faux que la tradaptation aboutisse à la recréation d’ « une personne entière …
qui réagit, qui est calme ou choquée, triste ou heureuse et dont le langage traduira le plus possible ses états d’âmes » (René Dionne 122).
Autrement dit, la tradaptation est censée refléter le sentiment d’un personnage sans l’atténuer ni l’exagérer. Voici des exemples.

i. Sentiment douloureux
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