Page 85 - Translation Journal July 2015
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insi, il peut s’avérer pertinent de sanctionner les erreurs dans un premier temps, puis de guider l’apprenant de manière à ce qu’il
comprenne l’origine de ses erreurs afin d’en éviter la récurrence. Le concept même a commencé, il y a plusieurs millénaires datant dès
les premiers contacts entre les hommes.
La traduction – Qu’est-ce que c’est?

La traduction est issue du besoin de résoudre le problème de la communication, d’assurer le transfert de la technologie d’un
pays à l’autre et de promouvoir une entente et la paix mondiale. Une des méthodes anciennes d’apprentissage ou d’enseignement de
n’importe quelle langue est la méthode de traduction. La principale tâche du traducteur, de nos jours, n’est plus d’enseigner surtout
la grammaire mais, selon Monkerdji (1981), c’est de diffuser les idées des maîtres de la plume. De ce fait, la traduction favorise une
entente entre les peuples, les nations en facilitant la diffusion des œuvres littéraires, scientifiques et artistiques au delà des barrières
linguistiques - ainsi que l’échange d’idées. Cela explique pourquoi M’bou, cité par Ade-Ojo (1979) dit que ‘le traducteur combine la
personnalité du linguiste, de l’érudit cultivé, du critique et de l’écrivain créatif. Sa qualité principale, c’est son amour interminal pour son
métier qui est caractérisé par une recherche continue, une recherche insatiable, des informations nécessaires car le traducteur a comme
tâche, une préparation adéquate pour éviter la médiocrité, ce qui l’aide à développer ses aptitudes par les orientations, les instructions
et l’encouragement des professeurs.

Qu’est ce que la traduction ?
Nombreuses sont les définitions de la traduction puisqu’ il y a beaucoup de théoriciens et de praticiens de la traduction. Le
dictionnaire Larousse, XXe siècle définit la traduction comme ‘l’action de traduire, de transposer d’une langue à une autre langue’, ce qui
veut dire en d’autres termes, exprimer en d’autres langues ou en d’autres signes le même message qui avait été exprimé.
La traduction est selon Catford (1965: 20) “le remplacement du matériel textuel de la langue de départ par le matériel textuel
équivalent dans la langue d’arrivée” (the replacement of the source language’s textual material by the target languages’s textual material).
Le matériel textuel dont Catford parle recourt à une rédaction entièrement différente. Nida (1974 :12) donne plus de précision quand
il dit que la traduction “consiste à reproduire dans langue réceptrice le message de la langue source au moyen de l’équivalent le plus
proche et le plus naturel, d’abord en ce qui concerne le sens, ensuite en ce qui concerne le style’(translation consists in reproducing in
the receptor language, the closest natural equivalent of the source language message, first in terms of meaning and secondly in terms
of style). Cette proposition parait simple mais très essentielle pour le succès de l’œuvre du traducteur. Avec les définitions proposées
ci-dessus, toute personne bilingue pense être capable de traduire, comme l’affirme Selescovitch (1995) quand il écrit que la traduction
est universellement répandue, chacun croit pouvoir traduire, et pourtant les exemples abondent de traductions dont l’auteur connaissait
mal la langue originale ou dont il ignorait le sujet.
Pourquoi a-t-on besoin d’une méthodologie de la traduction ?
La traduction n’est pas considérée comme un transfert inter linguistique mais comme un acte de communication. Il ne s’agit pas
de mettre deux langues en contact mais de mettre des personnes en contact : l’auteur du texte et le lecteur/l’utilisateur de la traduction
de ce texte. La traduction professionnelle par opposition a la traduction pédagogique présente donc une dimension fonctionnelle. Le
traducteur intervient comme un relais dans la chaine de communication, son rôle est de comprendre et de faire comprendre (Durieux,
1995 :15). Il faut se rendre compte que la traduction a besoin qu’une une sorte de pédagogie soit mise en place car ce n’est pas une
tâche facile. Durieux propose quatre (4) grands objectifs de l’enseignement de la traduction. Ces objectifs sont : 1) enseigner une langue
étrangère, 2) former de futurs professeurs de langue. 3) former des futurs traducteurs professionnels et 4) former des futurs formateurs
de traducteurs.
Pour nous dans cet article, nous nous focaliserons sur ces deux derniers objectifs. Comme le titre de cet article le suggère,
il est essentiel de discuter quelques unes des méthodes qui peuvent faciliter la traduction. Ayant été considérée comme une affaire
académique ici, la traduction, tout d’abord, requiert une pratique régulière et tout apprenti traducteur digne de ce nom devrait établir
clairement la distinction entre l’enseignement des langues par le biais de la traduction et l’enseignement de la traduction à proprement
parler. Ainsi chaque individu qui a envie d’être traducteur est censé suivre la formation requise ou s’adresser aux spécialistes de la
traduction ou aux écoles de traduction. Selon Colina (1997 :245), beaucoup de traducteurs ont proposé l’analyse d’erreur comme un
outil très essentiel pour la pédagogie de la traduction (Veraly, (1995), Pym, (1992), Toury (1986) etc.). Veraly, par exemple estime que
l’analyse d’erreur aide à identifier les problèmes lors de l’apprentissage et à distinguer entre la compétence dans la langue étrangère et
la compétence en traduction. L’apprenti traducteur doit tout d’abord être exposé aux notions intralinguistiques, à l’origine, au sujet et au
domaine du texte en question. Cette étape de familiarisation avec le domaine et le sujet peut être développée dans la langue d’arrivée
(LA), la langue de départ (LD) ou même la langue maternelle du traducteur si elle est différente de la langue d’arrivée ou de la langue de
départ. L’essentiel de ce processus est que l’apprenti traducteur acquière une formation qui lui permettra soit de connaître le contenu du
texte soit au moins de saisir les éléments qui faciliteront sa compréhension du texte. Pour mettre bon ordre à l’acte des choses, quelques
pistes methodogiques utiles seront suggérées et discutées.
L’enseignant doit exposer ses étudiants à la théorie de la traduction et à la transposition de la syntaxe anglaise et française d’une
langue a l’autre (Pierre Daviault, 1943) cité par Delisle 1981 :10). Daviault fut le fondateur du premier cours de traduction professionnelle à
l’Université d’Ottawa au Canada en 1936. Selon lui, les écoles de traduction et les professeurs doivent appliquer des méthodes effectives
de pédagogie des cours pratiques de traduction. Pour former des traducteurs professionnels, il est utile de familiariser les appentis
traducteurs à leur futur métier en les plaçant dans des situations de simulation de la profession. A cet égard, l’enseignement veillera à
les faire travailler sur des textes authentiques, intégraux constituant des sortes d’exemples représentatifs des textes auxquels ils seront
confrontés dans leur vie active. La première chose à considérer avant de commencer à apprendre ou même à enseigner à traduire,
c’est quel texte doit-on recommander ou employer pour l’enseignement de la traduction. Il est important de noter que les domaines de
traduction varient selon le goût de l’individu.
Comme nous avons la traduction littéraire, il y’a aussi la traduction scientifique/technique et administrative. La traduction littéraire
n’est pas vraiment enseignée dans des écoles de traduction puisque les caractéristiques propres à la démarche littéraire demandent du

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