Page 101 - Translation Journal July 2015
P. 101
Recommandations
Les recommandations que nous souhaitons faire concernent à la fois les pouvoirs publics, les traducteurs et les chercheurs qui y
trouveront des suggestions pour des recherches complémentaires.
Nous avons eu à démontrer le rôle que joue le sous-titrage dans l’acquisition de langues étrangères. Nous sommes parvenus à la
conclusion qu’il constitue effectivement un outil puissant au service des langues et par ricochet, à la promotion du multilinguisme.
Toutefois, l’exploitation de ce potentiel suppose l’implication de toutes les forces vives (l’Etat, les chaînes de télévision et le public) dans le
cadre d’actions communes. De concert avec les chaînes de télévision, l’Etat pourrait mettre sur pied une nouvelle politique qui instituerait
l’introduction progressive du sous-titrage dans la diffusion TV au Cameroun.
Ayant démontré le rôle du sous-titrage dans l’acquisition du vocabulaire en bamoun, il pourrait être utilisé dans le cadre de la lutte pour la
promotion et la revalorisation des langues locales. Celles-ci ont trop longtemps été reléguées au second plan, mal aidées par l’institution
du français et de l’anglais comme langues officielles (Echu, 2004). Les pouvoirs publics gagneraient à encourager la production de
produits audiovisuels, mieux, en langues camerounaises et offrir des subventions pour le sous-titrage en l’une des deux langues officielles
de ces produits. De telles mesures accentueraient la visibilité des langues autochtones. Il en résulterait un éveil d’intérêt du public dans
ces langues qui passeraient du statut de langues inutiles à celui de lucratives.
Les medias audiovisuels jouent de nos jours dans les ménages un rôle didactique et linguistique indirects qu’il ne faudrait surtout pas
négliger. L’effectivité et l’efficacité de la mise en œuvre de telles mesures devraient également être soutenues par une formation de
qualité offerte aux personnes en charge de cette pratique. Il n’existe aucune structure de formation de professionnels du sous-titrage au
Cameroun. Seuls l’ASTI (Advanced School of Translators and Interpreters) et l’Institut Supérieur de Traduction et d’Interprétation (ISTI)
offrent ce module d’enseignement. Mais cela demeure insuffisant. Nous suggérons que des structures appropriées et un matériel adéquat
soient mis à la disposition des étudiants afin de leur assurer une formation de haute qualité à la mesure des standards internationaux.
7. Conclusion
Au terme de notre travail de recherche, nous sommes parvenus à la conclusion que le sous-titrage constitue un outil puissant, mais
méconnu d’apprentissage des langues. Les pouvoirs publics et tous les acteurs du secteur linguistique, notamment tous les organismes
et particuliers qui œuvrent sans relâche à la revalorisation et à la promotion des langues camerounaises, gagneraient à le prendre en
considération dans leur lutte. Cette prise de conscience passe par la formation de professionnels du secteur AV, la production de produits
audiovisuels en langues locales sous-titrés dans l’une des deux langues officielles du pays et la diffusion de ces produits sur les chaînes
de télévision nationales. De telles mesures entraîneraient un regain d’intérêt des populations pour ces langues longtemps délaissées
d’une part et favoriseraient la transmission intergénérationnelle d’autre part. Par ce travail, nous espérons, parce que le traducteur est
conscient des problèmes de la société dans laquelle il vit et cherche à y apporter des solutions, avoir contribué dans une certaine mesure
à la résolution d’un problème qui se révèle de plus en plus alarmant au fil du temps.
Bibliographie
Ayonghe, L. S. (2009). “Subtitling as a Tool for the Promotion of Bilingualism/Multilingualism” in Tanda, Jick & Tamanji (eds.) Language,
Literature and Social Discourse in Africa, Bamenda: Agwecams Publishers, pp. 106-20.
Ayonghe, L. S., Kruger, J-L, Suh, J. S., & Chia, E. N. (2009), “An assessment of the state of subtitling in Cameroon: past, present and
future” in E. N. Chia, J. C. Suh, A. Ndeffo Tene (eds.), Perspectives on Translation and Interpretation in Cameroon, Langaa Research
and Publishing CIG, Mankon, Bamenda.
Bitjaa Kody, Z. D. (2001), “Emergence et survie des langues nationales au Cameroun”.
Caimi, A. (2006). “Audiovisual Translation and Language Learning: The Promotion of Intralingual subtitle”, The Journal of Specialised
Translation, [online] Issue 6, July 2006, pp. 85-98, disponible sur http://www.jostrans.org/issue06 toc.php [consulté le 10 avril 2014].
d’Ydewalle, G. (2002), “Foreign Language Acquisition by Watching Subtitled Programmes”.
d’Ydewalle, G. et U. Pavakanum (1997), “Could enjoying a movie lead to language acquisition?” dans P. Winterhoff-Spurk & T. Van der
Voort (Eds.), New Horizons in Media Psychology, Opladen, Germany: Westdeutscher Verlag GmbH, pp. 145-155.
d’Ydewalle, G., & Pavakanun, U. 1995. “Acquisition of a second/foreign language by viewing a television program”, in P.
WinterhoffSpurk Ed., Psychology of media in Europe: The state of the art perspectives for the future pp. 5164. Opladen, Germany:
Westdeutscher Verlag GmbH.
Danan, M. (2004). “Captioning and Subtitling: Undervalued Language Learning Strategies”, in Meta, [online] vol. 49, No. 1, pp.67-77,
available at www.erudit.org/revue/meta/2004/v49/n1/009021ar.html, [consulté le 06 juin 2014].
De Linde, Z. and N. Kay (1999). The Semiotics of Subtitling, Manchester: St Jerome Publishing.
Diaz Cintas et M. Fernandez Cruz (2008). “Using Subtitled Video Materials for Foreign Language Instruction” dans Jorge Diaz Cintas
Translation Journal - July 2015 | 101
Les recommandations que nous souhaitons faire concernent à la fois les pouvoirs publics, les traducteurs et les chercheurs qui y
trouveront des suggestions pour des recherches complémentaires.
Nous avons eu à démontrer le rôle que joue le sous-titrage dans l’acquisition de langues étrangères. Nous sommes parvenus à la
conclusion qu’il constitue effectivement un outil puissant au service des langues et par ricochet, à la promotion du multilinguisme.
Toutefois, l’exploitation de ce potentiel suppose l’implication de toutes les forces vives (l’Etat, les chaînes de télévision et le public) dans le
cadre d’actions communes. De concert avec les chaînes de télévision, l’Etat pourrait mettre sur pied une nouvelle politique qui instituerait
l’introduction progressive du sous-titrage dans la diffusion TV au Cameroun.
Ayant démontré le rôle du sous-titrage dans l’acquisition du vocabulaire en bamoun, il pourrait être utilisé dans le cadre de la lutte pour la
promotion et la revalorisation des langues locales. Celles-ci ont trop longtemps été reléguées au second plan, mal aidées par l’institution
du français et de l’anglais comme langues officielles (Echu, 2004). Les pouvoirs publics gagneraient à encourager la production de
produits audiovisuels, mieux, en langues camerounaises et offrir des subventions pour le sous-titrage en l’une des deux langues officielles
de ces produits. De telles mesures accentueraient la visibilité des langues autochtones. Il en résulterait un éveil d’intérêt du public dans
ces langues qui passeraient du statut de langues inutiles à celui de lucratives.
Les medias audiovisuels jouent de nos jours dans les ménages un rôle didactique et linguistique indirects qu’il ne faudrait surtout pas
négliger. L’effectivité et l’efficacité de la mise en œuvre de telles mesures devraient également être soutenues par une formation de
qualité offerte aux personnes en charge de cette pratique. Il n’existe aucune structure de formation de professionnels du sous-titrage au
Cameroun. Seuls l’ASTI (Advanced School of Translators and Interpreters) et l’Institut Supérieur de Traduction et d’Interprétation (ISTI)
offrent ce module d’enseignement. Mais cela demeure insuffisant. Nous suggérons que des structures appropriées et un matériel adéquat
soient mis à la disposition des étudiants afin de leur assurer une formation de haute qualité à la mesure des standards internationaux.
7. Conclusion
Au terme de notre travail de recherche, nous sommes parvenus à la conclusion que le sous-titrage constitue un outil puissant, mais
méconnu d’apprentissage des langues. Les pouvoirs publics et tous les acteurs du secteur linguistique, notamment tous les organismes
et particuliers qui œuvrent sans relâche à la revalorisation et à la promotion des langues camerounaises, gagneraient à le prendre en
considération dans leur lutte. Cette prise de conscience passe par la formation de professionnels du secteur AV, la production de produits
audiovisuels en langues locales sous-titrés dans l’une des deux langues officielles du pays et la diffusion de ces produits sur les chaînes
de télévision nationales. De telles mesures entraîneraient un regain d’intérêt des populations pour ces langues longtemps délaissées
d’une part et favoriseraient la transmission intergénérationnelle d’autre part. Par ce travail, nous espérons, parce que le traducteur est
conscient des problèmes de la société dans laquelle il vit et cherche à y apporter des solutions, avoir contribué dans une certaine mesure
à la résolution d’un problème qui se révèle de plus en plus alarmant au fil du temps.
Bibliographie
Ayonghe, L. S. (2009). “Subtitling as a Tool for the Promotion of Bilingualism/Multilingualism” in Tanda, Jick & Tamanji (eds.) Language,
Literature and Social Discourse in Africa, Bamenda: Agwecams Publishers, pp. 106-20.
Ayonghe, L. S., Kruger, J-L, Suh, J. S., & Chia, E. N. (2009), “An assessment of the state of subtitling in Cameroon: past, present and
future” in E. N. Chia, J. C. Suh, A. Ndeffo Tene (eds.), Perspectives on Translation and Interpretation in Cameroon, Langaa Research
and Publishing CIG, Mankon, Bamenda.
Bitjaa Kody, Z. D. (2001), “Emergence et survie des langues nationales au Cameroun”.
Caimi, A. (2006). “Audiovisual Translation and Language Learning: The Promotion of Intralingual subtitle”, The Journal of Specialised
Translation, [online] Issue 6, July 2006, pp. 85-98, disponible sur http://www.jostrans.org/issue06 toc.php [consulté le 10 avril 2014].
d’Ydewalle, G. (2002), “Foreign Language Acquisition by Watching Subtitled Programmes”.
d’Ydewalle, G. et U. Pavakanum (1997), “Could enjoying a movie lead to language acquisition?” dans P. Winterhoff-Spurk & T. Van der
Voort (Eds.), New Horizons in Media Psychology, Opladen, Germany: Westdeutscher Verlag GmbH, pp. 145-155.
d’Ydewalle, G., & Pavakanun, U. 1995. “Acquisition of a second/foreign language by viewing a television program”, in P.
WinterhoffSpurk Ed., Psychology of media in Europe: The state of the art perspectives for the future pp. 5164. Opladen, Germany:
Westdeutscher Verlag GmbH.
Danan, M. (2004). “Captioning and Subtitling: Undervalued Language Learning Strategies”, in Meta, [online] vol. 49, No. 1, pp.67-77,
available at www.erudit.org/revue/meta/2004/v49/n1/009021ar.html, [consulté le 06 juin 2014].
De Linde, Z. and N. Kay (1999). The Semiotics of Subtitling, Manchester: St Jerome Publishing.
Diaz Cintas et M. Fernandez Cruz (2008). “Using Subtitled Video Materials for Foreign Language Instruction” dans Jorge Diaz Cintas
Translation Journal - July 2015 | 101