L’enseignement et l’apprentissage de la traduction: une guise de méthodologie | October 2014 | Translation Journal

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L’enseignement et l’apprentissage de la traduction: une guise de méthodologie

France

Abstract:

The teaching of translation in Universities can be said to have reached an appreciable level when compared to what used to be the practice in the early 80s. Indeed, the role of a teacher in any traditional translation classroom is to get students to produce a ‘near perfect’ translation. Students are generally expected not only to be exposed to the teacher’s method, techniques, talent and knowledge, but also, as in the communicative translation class there is a need to focus on the student, his skills, his aptitudes and his entire learning process. This paper discusses the skills a ‘good’ translator should have, how he can acquire them and how to put them in practice. We will conclude by suggesting some methods or strategies for teaching translation to students.

KEYWORDS

Translation training, Errors in translation, teaching and learning, assessment, didactics.

MOTS-CLÉS

Enseignement de la traduction, faute et erreur de traduction, l’enseignement et l’apprentissage, évaluation, didactique

Introduction

La traduction en tant que discipline académique, a été considérée de diverses manières par de nombreux praticiens et/ou théoriciens. La traduction vise premièrement à reproduire un message. Faire moins, ou faire autre chose, serait infidèle à la tâche du traducteur. Mais en reproduisant le message, il est souvent nécessaire d’y apporter des modifications formelles, grammaticales ou lexicales. Le traducteur vise donc à l’équivalence et à l’identité. Certaines expressions, traduites littéralement, n’ont absolument aucun sens. Une bonne traduction emploiera donc l’expression qui convient le plus exactement dans la langue réceptrice. C’est pourquoi chaque traducteur a besoin d’un certain niveau de formation avant de se lancer dans la profession pour pouvoir rendre le message du texte source en texte cible.

La faute ou l’erreur de transfert est souvent au centre de notre perception de l’apprentissage de la traduction, comme le montrent beaucoup de glossaires de manuels de traduction. Cette tendance se manifeste dans la manière dont on évalue les travaux des étudiants. Le rôle des enseignants consiste en effet souvent à corriger des fautes ou erreurs. Or, la peur de commettre une faute peut être forte pour l’apprenant et peut contribuer à créer un climat peu propice à l’apprentissage. Il convient donc de différencier la faute de l’erreur: la première peut être considérée comme inhibitive et synonyme d’échec, tandis que la seconde peut servir de fondations à une ‘reconstruction’.

L’erreur s’avère de fait un précieux outil pédagogique, qu’il convient toutefois de manier avec précaution. En traduction, l’enseignant ne sera souvent en mesure d’aider l’étudiant à progresser que s’il connaît le type d’erreurs que celui-ci est susceptible de commettre : ainsi, il peut s’avérer pertinent de sanctionner les erreurs dans un premier temps, puis de guider l’apprenant de manière à ce qu’il comprenne l’origine de ses erreurs afin d’en éviter la récurrence. Le concept même a commencé, il y a plusieurs millénaires datant dès les premiers contacts entre les hommes.

La traduction – Qu’est-ce que c’est?

La traduction est issue du besoin de résoudre le problème de la communication, d’assurer le transfert de la technologie d’un pays à l’autre et de promouvoir une entente et la paix mondiale. Une des méthodes anciennes d’apprentissage ou d’enseignement de n’importe quelle langue est la méthode de traduction. La principale tâche du traducteur, de nos jours, n’est plus d’enseigner surtout la grammaire mais, selon Monkerdji (1981), c’est de diffuser les idées des maîtres de la plume..De ce fait, la traduction favorise une entente entre les peuples, les nations en facilitant la diffusion des œuvres littéraires, scientifiques et artistiques au delà des barrières linguistiques - ainsi que l’échange d’idées. Cela explique pourquoi M’bou, cité par Ade-Ojo (1979) dit que ‘le traducteur combine la personnalité du linguiste, de l’érudit cultivé, du critique et de l’écrivain créatif. Sa qualité principale, c’est son amour interminal pour son métier qui est caractérisé par une recherche continue, une recherche insatiable, des informations nécessaires car le traducteur a comme tâche, une préparation adéquate pour éviter la médiocrité, ce qui l’aide à développer ses aptitudes par les orientations, les instructions et l’encouragement des professeurs.

Qu’est ce que la traduction ?

Nombreuses sont les définitions de la traduction puisqu’ il y a beaucoup de théoriciens et de praticiens de la traduction. Le dictionnaire Larousse, XXe siècle définit la traduction comme ‘l’action de traduire, de transposer d’une langue à une autre langue’, ce qui veut dire en d’autres termes, exprimer en d’autres langues ou en d’autres signes le même message qui avait été exprimé.

La traduction est selon Catford (1965: 20) “le remplacement du matériel textuel de la langue de départ par le matériel textuel équivalent dans la langue d’arrivée” (the replacement of the source language’s textual material by the target languages’s textual material). Le matériel textuel dont Catford parle recourt à une rédaction entièrement différente. Nida (1974 :12) donne plus de précision quand il dit que la traduction “consiste à reproduire dans langue réceptrice le message de la langue source au moyen de l’équivalent le plus proche et le plus naturel, d’abord en ce qui concerne le sens, ensuite en ce qui concerne le style’(translation consists in reproducing in the receptor language, the closest natural equivalent of the source language message, first in terms of meaning and secondly in terms of style). Cette proposition parait simple mais très essentielle pour le succès de l’œuvre du traducteur. Avec les définitions proposées ci-dessus, toute personne bilingue pense être capable de traduire, comme l’affirme Selescovitch (1995) quand il écrit que la traduction est universellement répandue, chacun croit pouvoir traduire, et pourtant les exemples abondent de traductions dont l’auteur connaissait mal la langue originale ou dont il ignorait le sujet.

Pourquoi a-t-on besoin d’une méthodologie de la traduction ?

La traduction n’est pas considérée comme un transfert inter linguistique mais comme un acte de communication. Il ne s’agit pas de mettre deux langues en contact mais de mettre des personnes en contact : l’auteur du texte et le lecteur/l’utilisateur de la traduction de ce texte. La traduction professionnelle par opposition a la traduction pédagogique présente donc une dimension fonctionnelle. Le traducteur intervient comme un relais dans la chaine de communication, son rôle est de comprendre et de faire comprendre (Durieux, 1995 :15). Il faut se rendre compte que la traduction a besoin qu’une une sorte de pédagogie soit mise en place car ce n’est pas une tâche facile. Durieux propose quatre (4) grands objectifs de l’enseignement de la traduction. Ces objectifs sont : 1) enseigner une langue étrangère, 2) former de futurs professeurs de langue. 3) former des futurs traducteurs professionnels et 4) former des futurs formateurs de traducteurs.

Pour nous dans cet article, nous nous focaliserons sur ces deux derniers objectifs. Comme le titre de cet article le suggère, il est essentiel de discuter quelques unes des méthodes qui peuvent faciliter la traduction. Ayant été considérée comme une affaire académique ici, la traduction, tout d’abord, requiert une pratique régulière et tout apprenti traducteur digne de ce nom devrait établir clairement la distinction entre l’enseignement des langues par le biais de la traduction et l’enseignement de la traduction à proprement parler. Ainsi chaque individu qui a envie d’être traducteur est censé suivre la formation requise ou s’adresser aux spécialistes de la traduction ou aux écoles de traduction. Selon Colina (1997 :245), beaucoup de traducteurs ont proposé l’analyse d’erreur comme un outil très essentiel pour la pédagogie de la traduction (Veraly, (1995), Pym, (1992), Toury (1986) etc.). Veraly, par exemple estime que l’analyse d’erreur aide à identifier les problèmes lors de l’apprentissage et à distinguer entre la compétence dans la langue étrangère et la compétence en traduction. L’apprenti traducteur doit tout d’abord être exposé aux notions intralinguistiques, à l’origine, au sujet et au domaine du texte en question. Cette étape de familiarisation avec le domaine et le sujet peut être développée dans la langue d’arrivée (LA), la langue de départ (LD) ou même la langue maternelle du traducteur si elle est différente de la langue d’arrivée ou de la langue de départ. L’essentiel de ce processus est que l’apprenti traducteur acquière une formation qui lui permettra soit de connaître le contenu du texte soit au moins de saisir les éléments qui faciliteront sa compréhension du texte. Pour mettre bon ordre à l’acte des choses, quelques pistes methodogiques utiles seront suggérées et discutées.

L’enseignant doit exposer ses étudiants à la théorie de la traduction et à la transposition de la syntaxe anglaise et française d’une langue a l’autre (Pierre Daviault, 1943) cité par Delisle 1981 :10). Daviault fut le fondateur du premier cours de traduction professionnelle à l’Université d’Ottawa au Canada en 1936. Selon lui, les écoles de traduction et les professeurs doivent appliquer des méthodes effectives de pédagogie des cours pratiques de traduction. Pour former des traducteurs professionnels, il est utile de familiariser les appentis traducteurs à leur futur métier en les plaçant dans des situations de simulation de la profession. A cet égard, l’enseignement veillera à les faire travailler sur des textes authentiques, intégraux constituant des sortes d’exemples représentatifs des textes auxquels ils seront confrontés dans leur vie active. La première chose à considérer avant de commencer à apprendre ou même à enseigner à traduire, c’est quel texte doit-on recommander ou employer pour l’enseignement de la traduction. Il est important de noter que les domaines de traduction varient selon le goût de l’individu.

Comme nous avons la traduction littéraire, il y’a aussi la traduction scientifique/technique et administrative. La traduction littéraire n’est pas vraiment enseignée dans des écoles de traduction puisque les caractéristiques propres à la démarche littéraire demandent du traducteur un talent d’écrivain et tant qu’il n’y a pas d’écoles pour les poètes et les romanciers, il est difficile de créer une école pour les traducteurs littéraires, Il n’est pas suffisant pour un traducteur des poèmes de connaître la langue d’arrivée sans avoir les connaissances techniques dont il aura besoin pour traduire. Vu leurs caractéristiques propres, la traduction des textes techniques et scientifiques se fait généralement à part dans les écoles de traducteurs.

La maitrise de la méthode à appliquer pour effectuer des traductions satisfaisantes est sinon un prérequis, en tout cas au moins une première étape dans la formation de futurs formateurs de traducteurs. Connaissant le texte à traduire, il faut suivre quelques étapes dont la première est la compréhension du texte. Le traducteur doit d’abord situer le texte et le lecteur visé, c'est-à-dire si le texte s’adresse à des universitaires, à un public intellectuel ; le texte est –il un poème, une pièce de théâtre, un roman, un discours etc. Le traducteur est censé, après sa première lecture du texte, comprendre de quoi il s’agit, de quoi l’auteur parle, sa manière de penser, ses prises de position, son goût du paradoxe et même le niveau de langue qu’il emploie. C’est au traducteur d’essayer de résumer en quelques mots l’idée majeure du texte en prêtant attention à des aspects comme les problèmes d’ordre linguistique, des éléments plus ou moins directement transcodables et ainsi de suite. Ainsi, il trouvera moins difficile de rendre correctement le sens du texte de départ dans la langue d’arrivée.

Un autre point crucial qui mérite une réflexion approfondie est le choix des textes de travail. Il est essentiel que le traducteur se penche sur l’aspect thématique en essayant de comprendre ce que le texte dit exactement. Il ne doit pas se contenter de relever la terminologie dans un dictionnaire bilingue sans comprendre ce que chaque terme signifie. La compréhension du contexte est très importante. Le traducteur est censé faire le travail de documentation linguistique ou même extralinguistique c’est-à-dire de chercher des textes similaires avec le même sujet et peut-être même le même type de publications.

Il serait utile d’amener les futurs traducteurs à affronter des difficultés de différente natures linguistiques, culturelles, thématique etc. Un travail de documentation comme nous venons de le suggérer permet de comprendre le sujet et de donner un bain linguistique dans la langue d’arrivée. Les sources de documentation des traducteurs sont divisées en dictionnaires monolingues, encyclopédies de langues spécialisées, dictionnaires multilingues, journaux, revues spécialisées, glossaires terminologiques, etc.
Après la documentation, la prochaine étape est de reformuler le texte, ceci veut dire que le traducteur reprend les idées du texte. Il pose des questions sur le contenu, les ‘intentions’ de l’auteur et ses sous-entendus, il essaie de raconter les notions clés et la façon dont elles sont articulées sans se préoccuper strictement de la forme mais de la cohérence de la pensée et de la clarté de l’expression. Le traducteur, au cas où il trouve difficile d’exprimer clairement quelque chose dans la langue d’arrivée peut passer à la paraphrase jusqu'à ce qu’il puisse rendre l’idée avec clarté. Cette méthode aide à comprendre le texte original et à préparer le texte dans la langue d’arrivée.

Pour un entraînement pratique et pour avoir une version définitive, il est toujours nécessaire de commencer par reformuler oralement le sens du texte et de rester fidèle à la logique de la langue en évitant les équivalences injustes, les qualitatifs, le mot à mot, le traducteur ne devrait pas utiliser des mots formellement analogues aux mots français pour échapper aux faux amis.

Evidemment, après avoir traduit un texte, le traducteur doit apprendre à lire attentivement ce qu’il a écrit pour s’assurer de la cohérence de la pensée exprimée, de la clarté et de la qualité de l’expression employée. Ceci est pour ne pas perdre le sens de la langue source. Il peut aussi faire lire sa traduction par quelqu’un d’autre qui peut juger du bon niveau de langue.. Il est même conseillé qu’il fasse lire la traduction à quelqu’un qui ne connaît pas le texte original.
A part les cours de traduction, on peut apprendre à traduire à partir des réussites et des erreurs commises par les apprenants. Avec ces réussites, on peut montrer la justesse des équivalences, des transcodages trouvés et signaler celles que l’on peut retenir pour d’autres occasions. L’apprenti traducteur peut aussi signaler la justesse de certaines équivalences dynamiques pour des phrases qui sont difficiles et confronter d’autres solutions afin d’offrir plus de possibilités. En ce qui concerne des erreurs, elles peuvent provenir d’une mauvaise compréhension due à une méconnaissance de la langue source. Dans ce cas, on aura besoin d’un perfectionnement linguistique. L’erreur peut provenir du manque de préparation thématique sur le sujet ou encore elle peut découler d’un manque de maîtrise de la langue maternelle, ce qui est le cas le plus fréquent chez le traducteur.

Des fois, dans les cours de traduction, l’erreur due à l’utilisation d’une mauvaise méthode peut apparaître dans la traduction de l’étudiant. Cette erreur peut faire tomber le traducteur dans le littéral ou même le manque de clarté. Pour se corriger alors, l’apprenant doit essayer de développer un rythme de parole plus spontané et de décrocher des mots de l’original, c’est à dire qu’il doit reformuler plusieurs fois ce qu’il a compris sans regarder le texte jusqu’à ce qu’il arrive à bien rendre le sens de l’original. Il peut aussi réserver son expression pour gagner une concision et paraphraser là où il tombe dans le calque.

Pour apprendre à bien traduire, l’étudiant doit essayer de faire des exercices servant à développer ses compétences et à rectifier des erreurs tenaces. Selon Deslile (1980), pour qu’un étudiant puisse faire une traduction et découvrir le dynamisme de l’équivalence en traduction, il doit faire une recherche d’équivalence des mots et des phrases les plus importants d’un texte. L’étudiant doit se servir de dictionnaires pour chercher des équivalences possibles d’un mot, c'est-à-dire les équivalences hors contexte et les équivalences contextuelles.Ainsi, l’étudiant prend conscience du fonctionnement dynamique des équivalences en traduction et en trouvant les équivalences contextuelles,il constatera que l’équivalence donnée dans les dictionnaires peut ne pas aller avec le sens du texte source. Par exemple, il existe une grande différence entre le sens référentiel d’un mot et le sens contextuel du même mot. Si un traducteur a à traduire ‘daddy’, ‘father’, ‘pop’, (des mots qui ont le même signifié (père), le traducteur doit considérer les facteurs qui nécessiteront le choix du mot. Le facteur peut varier selon la personnalité du traducteur, la présence de la personne en question ou le sentiment du traducteur au moment où il fait son travail.
Une autre méthode pour apprendre la traduction est de faire ce qu’on appelle une traduction commentée au cours de laquelle l’étudiant développe son raisonnement analogique. Ceci consiste à demander aux apprenants (traducteurs) de commenter ou bien de paraphraser certains mots, certaines expressions ou certains textes dans la langue originale, c'est-à-dire, ces apprenants donnent une sorte de définition des mots ou des phrases visant à en expliquer le sens. Ceci fait que les apprenants trouvent des mots pour recouvrir un sens, et recourent avec discernement à des outils comme les paraphrases et les notes du traducteur.

On peut aussi apprendre aux étudiants à traduire en demandant aux étudiants d’isoler certains mots ou structures difficiles à traduire, avec un contexte suffisant. Ayant tout d’abord isolé ces mots ou structures, le professeur demande aux apprenants d’en trouver les équivalences dans la langue d’arrivée. Par exemples, les mots comme affaire, démarche etc. et les locutions verbales comme ; en train de, ne faire que etc. Ici, le professeur encouragera les apprenants à trouver des solutions possibles.
Une autre bonne méthode pour apprendre à traduire, est de commencer avec la traduction intralinguale (même langue) pour pouvoir faire passer un message dans une autre langue, c'est-à-dire de faire une traduction à l’inter (autre langue), ceci, par la paraphrase (le résumé), on peut aussi apprendre à reprendre un texte, à changer le niveau de langue ou à travailler sur tout ce qui peut développer les ressources stylistiques. L’apprenant sera encouragé à bien séparer les deux langues si on lui demande de proposer, à partir du texte original, plusieurs traductions possibles en faisant la recherche de synonymes (ce que l’on appelle la traduction synthétique (c’est à dire le résumé d’un texte en langue source).

Dans une classe de traduction, on peut se servir de la méthode de traduction comparée, ce qui veut dire apprendre un texte original et ses différentes traductions dans d’autres langues. Ici, on ne fait pas le commentaire mais une sorte de révision des traductions avec l’analyse des réussites, des erreurs et des omissions admissibles. Par cette méthode, le sens critique de l’apprenant, ses ressources stylistiques et son esprit contrastif sont développés. Aussi, on compare pour pouvoir relever les préférences, les démarches de langue en ce qui concerne le lexique, la structure, le style etc.

Une bonne connaissance de la grammaire des deux langues est aussi indispensable pour bien traduire. Aussi est-il nécessaire pour l’apprenti-traducteur de bien maîtriser les temps et la syntaxe de chaque langue. La pratique du thème grammatical s'avère être un bon exercice pour réviser la grammaire des deux langues et s'entraîner à la traduction. Apprendre la traduction ne signifie pas uniquement traduire mot à mot, mais aussi savoir donner une définition du terme dans chacune des deux langues. C'est certainement le meilleur moyen d'avoir une connaissance des champs lexicaux, d'éviter des faux-sens et de choisir le mot juste. La connaissance de l'étymologie des termes est aussi très utile dans la connaissance de la langue et en traduction. Il faut connaître aussi des tournures idiomatiques propres à chacune des langues, des proverbes, et rendre les métaphores de l'auteur par des tournures similaires.

Pour bien traduire, il convient d'avoir une excellente connaissance du lexique dans les langues concernées. Il faut donc lire régulièrement dans les deux langues et apprendre les lexiques correspondants. Pour savoir si une bonne traduction a été faite, il est nécessaire de considérer la lecture dans les deux langues comme un travail indispensable. Au cours de ces lectures, l’apprenant peut se demander comment dire dans sa langue certaines tournures rencontrées en langue étrangère et relever des mots ou expressions qu’on a tendance à oublier d’utiliser. Un autre point très important est que, pour bien traduire un texte il faut d'abord en faire une lecture analytique détaillée. L'époque à laquelle le texte a été rédigé a son importance car une langue évolue constamment. Il faut aussi faire attention au point de vue du narrateur, aux déplacements dans le temps, aux personnages mentionnés, aux lieux mentionnés, etc. Il faut aussi saisir l'esprit du texte. Ces caractéristiques ont leur importance pour bien traduire un texte.

En apprenant à traduire, il y a des pièges à éviter et en suivant les règles suivantes, il y a peu de chance de commettre la faute de traduction la plus commune chez les débutants (surtout le calque).

i. Le calque - consiste à traduire un mot, une expression ou une tournure directement de la langue de départ dans la langue d'arrivée. Le résultat est le plus souvent une mauvaise traduction qualifiée de "mal dit" si le sens reste le même, et qui peut aboutir à un contresens ou, au pire, à un non-sens.
ii. Le non-sens. Ici, il révèle surtout que le traducteur n'a pas relu son texte. Bien évidemment, le reste du texte est aussi pris en considération, mais linguistiquement parlant, une énormité qui n'a aucune cohérence devrait normalement conduire le lecteur à rejeter le texte.
iii. L'omission : c'est un refus de traduire face à la difficulté. Il faut toujours essayer de combler le vide en fonction du sens général du passage. Dans l'esprit de la traduction, un contresens est moins grave qu'une omission.
iv. Le solécisme : il consiste à construire une syntaxe qui n'existe pas dans la langue.
v. Le faux-sens : il consiste à prendre un mot pour un autre. Il peut rester dans le même domaine lexical ou changer totalement de catégorie.
vi. Le barbarisme : il consiste à écrire un mot qui n'existe pas dans la langue.
vii. Le contresens : le contresens aboutit à une traduction contraire de ce qui a été énoncé.
viii. Autres fautes : les fautes d'orthographe, de temps et de syntaxe; les sur-traductions ou sous-traductions (quand le traducteur dit plus ou moins que l'auteur du texte) et les mauvaises tournures (fautes de style).

Il n'y a pas de secret pour être bon en traduction. Il faut lire régulièrement dans les deux langues et faire des traductions le plus souvent possible. Il convient de faire une bonne lecture analytique du texte. C'est-à-dire qu'il faut lire le texte plusieurs fois, en prêtant attention à tous les éléments d'importance.

Lorsqu’il s’agit de la traduction d’une œuvre littéraire, l’apprenti traducteur doit prêter attention au titre, à la source, et à la cible. Le titre peut être un condensé du sujet. Il est censé prêter attention à certains titres contenant un jeu de mots, une tonalité particulière ou un effet de style (par ex. l'allitération > l'allitération est une répétition de deux consonnes d'un même timbre) qu'il faudra essayer de rendre. La connaissance de la source (nom du magazine, etc.) donne aussi des renseignements très importants aux lecteurs. Le traducteur doit reconnaitre à qui le texte est destiné (genre de lecteurs). Le vocabulaire utilisé va alors dépendre énormément de cette donnée.

Conclusion

Le phénomène de traduction, qu’on le veuille ou non doit continuer à se manifester une fois qu’il y a contact des peuples ou échanges entre les hommes. Au départ de cette étude, nous avons proposé d’étudier et de suggérer quelques méthodes qui faciliteront la traduction. Nous avons pu parler des différentes méthodes pour apprendre à faire une bonne traduction. Pour conclure donc, et comme nous l’avons déjà remarqué dans cet article, la traduction exige une connaissance approfondie. Tout traducteur digne de ce nom doit donc essayer de suivre une formation approfondie pour pouvoir accomplir sa tâche.

Références
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