Volume 14, No. 4 
October 2010

 
  M. Seren-Rosso


 
 

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Conseils de base pour la gestion de la terminologie industrielle

par M.L. Seren-Rosso

 

(à l'intention de tout responsable d'une chaîne de sous-traitance linguistique)


 

ettre la terminologie au coeur de sa démarche, que l'on soit service de traduction interne ou agence dotée d'un réseau de traducteurs libéraux ! Les documents techniques véhiculent des données cruciales. Un seul mot mal traduit peut brouiller le message d'une note d'étude ou d'un descriptif d'équipement. Les ingénieurs-auteurs sont-ils aptes à retraduire les passages restés illisibles pour le destinataire du texte cible (calculer le coût horaire d'une telle opération) ?

Proscrire la superposition, en début de chaîne, de coordonnateurs non linguistes à l'interface entre client et fournisseur externe. Une secrétaire chargée, chez le premier, d'externaliser les traductions n'a pas vocation à définir les droits et devoirs de chacun en matière de vocabulaire. Et que dire du chef de projet pris, chez le second, dans un tourbillon de calendriers et de budgets à gérer ? En négligeant de formuler au préalable ses attentes, on transfère la prise de décision terminologique au seul traducteur, en bas de la pyramide.

Elaborer une approche globale du langage. L'entreprise émettrice du document source est le dépositaire naturel des banques de données qui normalisent l'usage de ses termes. Son équipe de linguistes « maison » a les compétences requises pour centraliser et enrichir ces outils, les mettre régulièrement à jour et les diffuser, sous diverses formes, sur place comme à l'extérieur. Cette structure ou, à défaut, un interlocuteur clairement désigné (voir ci-dessous), doit avoir son pendant dans l'organigramme de chaque prestataire.

Nommer son « Monsieur/Madame Vocabulaire ». Un terminologue diplômé, un technicien ayant exercé des fonctions à l'étranger peut se substituer aux traducteurs salariés devenus rares dans l'industrie. Mais attention : sa future charge exige des talents dignes du corps diplomatique (sensibilité aux nuances, goût du détail, don d'organisation, esprit d'équipe) ; et ses efforts doivent assurer une cohérence langagière propice aux économies d'échelle, à n'importe quelle étape de l'externalisation. A éviter : les « bilingues »  auto-proclamés.

Renoncer au rêve du dictionnaire automatique. Des concordanciers ciblés, s'appuyant sur une expérience « main à la pâte », valent mieux qu'un corpus fourre-tout généré par un logiciel d'extraction ou un stagiaire sans vécu industriel. Certains contenus flous, dont le but inavoué est de cautionner le recours à la traduction machine (ou aux linguistes amateurs), se heurtent très vite, à l'instar des dicos multilingues d'antan, aux contraintes de précision qu'impose la pratique des langues de spécialité.

Choisir un support pérenne pour la préservation des données. Viser le long terme et la continuité (mère de tous les gains de temps !). Le marché des LAT*, avec ses monopoles générateurs de mises à jour coûteuses (et de modules terminologiques incompatibles d'une version à l'autre), ne favorise pas toujours le développement durable. Sans prôner le retour aux tableaux sous Word, la nouvelle tendance est aux formules autonomes (ex. bases lexicales interactives, accessibles directement sur Internet, avec listes consultables par domaine et liens vers les sources).

Prévoir un mode d'agrément qui inclut des locuteurs natifs — premier gage de professionalisme en lexicographie. Pour ceux qui renâclent devant les réunions de travail, la téléconférence abolit les distances en reconduisant les meilleures recettes du monde prévirtuel : petites équipes pluridisciplinaires, procédures souples, retour d'expérience accéléré. Fiabilité rimant avec origine sûre et traçable, il faut référencer aussi ses documents papier. Enfin, un choix de synonymes validés peut inciter les sous-traitants à peaufiner leur style.

Imposer le partage avec tous les maillons de la chaîne. « La transparence, connais pas » est une boutade à bannir. Sauf cas de protection juridique — nom de marque ou d'invention brevetée, publication assortie de droits d'auteur — la terminologie industrielle n'appartient à personne. D'éventuels verrouillages du circuit de transmission entre donneur d'ouvrage et exécutants du dernier échelon appellent des compromis (glossaires en ligne sur abonnement, consultations téléphoniques à titre anonyme...), qui libèrent le dialogue, sans nuire aux prérogatives des intermédiaires.


 


* LAT = logiciel d'aide à la traduction

Moins on pose de jalons terminologiques, plus les traductions sous-traitées déçoivent, et plus on se focalise sur des aspects moins nobles (tarifs, délais d'exécution) pour compenser l'absence d'un véritable partenariat.